bribes, brindilles et fond de l'air
53 balais ce jour...
Une image et un texte que j'ai rédigé en premier jet la semaine dernière.
Faut que je le retravaille un peu et que je l'enrichisse.
Or donc...
Le dimanche 24 mai 2013 marc pochon, chargé de mission sur les emplois d'avenir à l'unité territoriale de la Direccte du Calvados arrêta sa clio verte immatriculée ANM 158 Z sur la voie de droite du pont enjambant l'Orne et le canal reliant Caen à la mer, à la perpendiculaire quasi exacte du milieu du canal. Marc Pochon était homme ordonné. Le temps était doux, à peine frais quelques nuages gris dans le ciel du coté de la cote laissaient présager une fin de matinée pluvieuse.
Il mit ses warning, pour éviter de se faire écraser stupidement en sortant de sa voiture, pris dans sa boite à gants sa chasuble fluo qu'il revêtit à grand peine au prix de moultes gesticulations dans l'habitacle, coupa l'autoradio (on jouait , improbable moment « tower song » de townes van zandt), et le moteur dans le même geste. Il laissa les clés là où elles étaient , regarda dans le rétro si le trafic lui permettait une sortie, c'était le cas, ouvrit la porte, la referma soigneusement une fois sorti et ouvrit le coffre. Il en tira deux parpaings blocs rugueux et grisâtres, sinistres pierres angulaires de l'habitat de masse contemporain, solidement noués à une corde qu'il se passa au cou, enjamba la rambarde et hissa par devers lui ses deux compagnons d'infortune.
Pensa-t-il à quelque chose en particulier ? Remarqua-t-il les embarcations qui comme chaque dimanche quand le temps le permettait et que le vent ne risait pas fortement le canal sortaient en nombre et laissait augurer de bonnes sorties d’entraînement pour l'aviron? Qui peut maintenant le dire.
Il sauta droit devant. Regarda-t-il au dernier moment sous lui ? Vit-il le canoë arriver, probablement non, il venait d'Hérouville et se dirigeait vers Caen . Il arrivait donc derrière lui.
Peut être entendit-il simplement la voix du plus vieux de l'équipage reprochant au plus jeune de casser la cadence.
Et puis le choc, et puis le noir.
Et puis plus rien.
Comment je sais tout ça ? J'étais le plus vieux du deux de couple qui passait ce jour là sous le pont.
Derrière moi , c'est à dire en tête du bateau se tenait mon neveu Max, 19 ans 195 cm de muscles, de graisse et d'os (plus d'os et de muscles que de graisse en vérité).
J'ai juste entendu le bruit des parpaings qui rentraient en collision avec le crane, le bruit de la boite crânienne qui se fend et explose , enfin je crois parce qu'on m'a dit ensuite que le corps de Marc Pochon avait percuté Max quasi simultanément et puis le bateau qui se troue et chavire et une pelle qui m'échappe et vient percuter mon crane.
Noir aussi et néant.
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merci mon ami pour ce superbe courrier qui fout du baume au coeur ..
je suis gêné mais je vais accepter ta proposition, ça va mettre du beurre dans les épinards..
le disque impossible de le lire ..
et j'ai essayé sur 3 PC différents, à chaque fois, nib..
je vais t'envoyer un avec un Stooges de 2007
bises amigo mio ..
Ben oui on en est tous là, mon grand ! mais foin des regrets, faut avancer vers des jours meilleurs ... ciao l'ami, à tout biento ;-)